Archives par mot-clé : Conseil de l’UE

Jeune diplômé recherche emploi en Europe…

The Internship ft. Barroso & Van Rompuy

« Vacances, j’oublie tout », pensais-je naïvement… C’était sans compter sur un réveil inattendu la semaine passée : la « manifestation sandwich« . Imaginez les stagiaires de Bruxelles, oui, ceux endimanchés des cabinets de consulting, des ONG & co, défilant dans le quartier européen pour dénoncer un traitement à peine suffisant pour se payer un sandwich par jour. Et oui, la galère de l’emploi n’épargne plus aucun jeune en Europe !

C’est à cet effet que le Conseil de l’UE, dans sa grande bonté, a proposé il y a quelques semaines un plan de 6 milliards d’euros pour l’emploi des jeunes, à dépenser exceptionnellement en 2014 et 2015. Car cette somme, non prévue au départ, est le fruit d’une vision européenne résolument généreuse et d’un redécoupage du non moins magnanime budget de 960 milliards (pour la période 2014-2020).

Une bonne nouvelle qui cache une petite révolution pour les 28 : dès l’an prochain, il sera enfin possible de réallouer des fonds d’un domaine vers un autre, et même de reporter l’argent non-dépensé d’une année sur l’autre. On se demande bien pourquoi les éminents membres du Conseil n’y ont pas songé plus tôt. Heureusement, le parlement européen, lui, y a pensé…

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Fête de l'Europe 2010 à Bruxelles

C’était aujourd’hui qu’on fêtait le 60ème anniversaire de la déclaration de Robert Schuman qui initia la construction de ce qui allait devenir l’Union Européenne… Comme chaque année, pour célébrer cet événement, l’UE ouvre ses portes le samedi qui précède le 9 mai. Et non, contrairement à ce que laissaient présager certaines vidéos en ligne, l’invasion de crabes n’a pas eu lieu !

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Fish & chips sauce biki

Photo par kumquatgirl - Flickr CC

C’était donc ça la recette miracle pour donner un visage à l’UE redonner un cachet européen au Conseil : une anglaise (Catherine Ashton) et un belge (Herman Van Rompuy), une parfaite inconnue et un premier ministre par intérim… Champagne ! Enfin, dans dix jours, nous saurons mettre un visage sur l’UE : un pour le Conseil + un pour la Commission + un pour le Parlement + un pour les Affaires étrangères sans oublier un dernier pour la présidence semestrielle tournante du Conseil qui – et non ! – ne disparaîtra pas comme on nous l’avait annoncé. Soit cinq visages pour le prix d’un ! Tel est le prix à payer pour réaliser la quadrature du cercle géopolitique européen. La nature humaine étant ce qu’elle est, il ne pourra en rester qu’un (si jamais il y en a un dans la liste…). L’avenir nous dira qui sera ce Highlander européen, qui gagnera LE numéro, celui qu’on appellera quand on voudra parler à « l’Europe ».

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Quelle présidente pour (le Conseil de) l'UE?

Les plus eurogeeks d’entre vous auront compris la subtilité du titre. On nous rabâche sans cesse la création imminente d’un président de l’UE, mais il n’en est rien, nous n’aurons droit qu’à un président « permanent » du Conseil des chefs d’Etat. Car après des années de suspense, le traité constitutionnel européen de Lisbonne entrera enfin en vigueur au 1er décembre 2009. Avec deux grandes nouveautés : l’arrivée d’un président du Conseil (pour deux ans et demi renouvelable une fois) et d’un  Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité *1 ministre des Affaires étrangères de l’Union. Ouf, il était temps !

Deux postes prestigieux – tout autant que la présidence de la Commission – importants même, en particulier le second. Et pourtant, comme pour la présidence de la Commission, on assiste à une drôle de campagne. Dieu soit loué, cette fois-ci, il semble y avoir plus qu’un seul candidat. Peut-être est-ce plus simple de se présenter comme un représentant national avec quelques ambitions européennes plutôt que comme un défenseur impartial du seul intérêt européen comme le doit le président de la Commission ?

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Bilan de la présidence française de l'UE

Dans deux semaines, Paris cèdera son siège à Prague à la tête du Conseil de l’UE. L’occasion de faire un petit bilan des 6 derniers mois de Nicolas Sarkozy. Quelques amis m’avaient demandé en juin dernier ce que j’attendais de cette PFUE: « rien! » Avec mon complément de réponse: Sarkozy est gentil, mais m’agace chaque fois qu’il réaffirme le besoin de contrôler la BCE, chaque fois qu’il expose son arrogante omniscience franco-française. Surtout, Sarkozy me dérange dans son approche franco-allemande avec sa fâcheuse tendance à vouloir faire copain-copain bisou-bisou avec le voisin allemand, surtout après lui avoir balancé de belles saloperies trois ans plus tôt. Mais revenons à nos moutons, quel bilan tirer de cette PFUE? J’ai retenu six points clés:

1. Traité de Lisbonne
2. Union pour la Méditerranée (UPM)
3. Réduire les émissions de gaz à effet de serre
4. Apporter une solution européenne à l’immigration
5. Politique agricole commune
6. Communiquer autour de l’Europe
7. Gestion des crises

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Chronique d'un dépouillage de Traité Européen

Finalement, l’UE a réussi l’impossible: se sortir d’une panne de 2 ans. En apparence pour la France, 2 ans d’eurochiraquisme balayés en 2 semaines d’eurosarkozysme. J’avoue être bluffé par le nouveau Président tout en restant circonspect…

Car au sortir de ce week end, où en sommes nous? Le « traité modificatif » de Sarkozy, qui devrait entrer en vigueur en 2009, aura imposé quelques points clé incontournables du feu TCE:

  • une présidence stable du Conseil de l’UE avec une alternance tous les 2 ans et demis (contre 6 mois aujourd’hui)
  • un Haut Représentant aux Affaires étrangères qui deviendra vice Président de la Commissionn à défaut d’être Ministre européen à part entière
  • un vote à la double majorité (55% des Etats représentant au moins 65% de la population, contre l’unanimité des pays membres aujourd’hui)

Mieux, la France rejoue du cocorico depuis deux jours pour avoir obtenu la peau de la mention « concurrence libre et non faussée » et l’ajout de « la protection des citoyens » comme objectif. Changements cosmétiques, rassurons nous. Tout cela est en tout cas fort réjouissant, délectable même après avoir vu la mine dépitée du plus souverainiste des antieuropéens français, j’ai nommé Nicolas Dupont Aignan!

Beaucoup d’autocongratulations donc! Pourtant, ce sommet européen restera aussi un must en matière d’égoïsme, de mauvaise foi et de connerie! Certaines palmes se sont perdues en cours de route… J’ai tenu à les réattribuer à leurs interprètes.

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Sarkozy fera-t-il un bon président… de l'Europe?

Sarkozy BarrosoAprès 4 ans à ne penser qu’à ça pendant chaque rasage quotidien, Nicolas Sarkozy aura finalement atteint son objectif suprême: présider la France.

Hier soir, comme beaucoup de Français et de francophiles, j’ai suivi son discours étonnamment très axé sur la politique étrangère, notamment européenne. « Etonnamment » au vu de l’absence de tout sujet autre que franco-français durant sa campagne.

Où le nouveau Président s’est réaffirmé comme un Européen convaincu, à l’instar de son aîné, autre Européen flamboyant, j’ai nommé Jacques Chirac…

« Je veux lancer un appel à nos partenaires européens, auxquels notre destin est lié, pour leur dire que toute ma vie j’ai été européen, que je crois en la construction européenne et que ce soir la France est de retour en Europe. Mais je les conjure d’entendre la voix des peuples qui veulent être protégés. Je les conjure de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l’Union européenne non comme une protection mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elles les transformations du monde.

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Nouvelle présidence! Pour quoi faire?

eu2006.fi

Pas de faux espoirs! Jacques Chirac n’a pas abdiqué. C’est l’Union Européenne qui, depuis le 1er juillet, a changé de présidence.

Tous les 6 mois, l’un des 25 Etats-membres donne les grandes directions à suivre et dirige les sommets européens qui ont lieu à Bruxelles et dans le pays hôte, en l’occurrence à Lahti.

Exit donc l’Autriche qui, à défaut d’avoir trouvé une solution concrète au sort du TCE (nouveau report d’un an jusqu’à fin 2008), a au moins fait oublier l’ambiance délétère générée par la médiocre présidence britannique.

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Le "plan S" de Bruxelles

Chirac au Conseil Européen - 24 mars 2006On ne parle déjà plus des phantomatiques plans B et C franco-français. Au lendemain des NON français et néerlandais, la Commission Européenne a tranché le problème avec le lancement en grande pompe d’un plan D comme « dialogue », « démocratie »…

Le programme de communication était bien parti. Un TCE mis provisoirement (?) au placard, une pluie de déclarations de bonne forme sur l’UE depuis le 29 mai. Une Commission « open » et un Jacques Chirac conquérant comme un A380: tel était le visage d’une Europe qui ne voulait plus voir l’échec en face. Une bonne politique marketing doit pourtant se baser sur un produit avec des qualités tangibles et une communication impeccable.

Car c’est vite oublier le mélodrame turc, en octobre dernier, où l’on peut encore s’étonner de la maigre transparence et de l’inexistence de dialogue entre le peuple européen et la Commission. C’est vite oublier le budget britannique « au rabais » pour la période 2007-2013 dénoncé par les eurodéputés.

Heureusement, même quand la Politique ne va plus, le business marche encore et l’on peut toujours compter sur « le » pilier de l’UE: l’économie et le marché unique. Jusqu’à cette semaine en tout cas…
Car la crise tant annoncée perdure et le plan « D » semble de plus en plus improbable. Le gouvernement français pensant que patriotisme rime avec « je suis français, pas européen » au point de chaperonner la fusion entre deux entreprises privées, Suez et GDF, pour contrer une OPA de l’électricien italien Enel sur Suez. L’Espagne n’est pas en reste puisqu’elle vient de voter une loi pour empêcher le rachat d’Endesa par l’Allemand E-On.

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